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Nouvelles au Tipitaka.net |
Trois questions à Richard Gombrich Le Bouddha était intelligent, drôle, humain...Ursula Gauthier, Le jeudi 20 juillet 2007, Le Nouvel ObservateurCe professeur émérite à Oxford* défend la possibilité dune connaissance historique de lEveillé et de sa pensée Le Nouvel Observateur. - Les textes qui évoquent la vie du Bouddha, rédigés dans des langues différentes comme le pâli et le sanskrit, sont fragmentaires et présentent des versions multiples. Peut-on malgré tout avoir une idée de ce que furent sa vie et sa pensée? Richard Gombrich. - Ma réponse est oui, malgré la mode qui a cours dans les universités américaines, selon laquelle le Bouddha serait tout simplement inconnaissable. Certains vont même jusqu'à se demander s'il a existé, ou bien mettent en doute l'authenticité des textes. Bref, si on les écoute, on ne peut pas prétendre étudier le bouddhisme des origines... Depuis quinze ans, on n'a d'ailleurs plus vu d'études consacrées à la biographie du Bouddha - sauf chez mes étudiants. Or si les sources ne sont pas aussi riches que pour le christianisme par exemple, elles sont loin d'être nulles. Le canon sanskrit a certes beaucoup souffert: 90% des textes dans leur version originale sont perdus (ou ne subsistent qu'en traduction, mais on retrouve aujourd'hui de nombreux documents inédits dans les monastères tibétains). Le canon pâli, en revanche, qui a été mis par écrit au Sri Lanka au l'Ier siècle av. J.-C., est une bonne source, car grâce à un environnement très conservateur il a fait office de musée du bouddhisme primitif. L'étude de ces textes dans leur langue originale nous livre quantité d'informations valables. N. O. - Que nous ont-ils appris de nouveau? R. Gombrich. - L'étude croisée des textes bouddhiques et de ceux des autres courants religieux, comme le védisme et le jaïnisme, m'a par exemple révélé que non seulement le Bouddha connaissait à fond les textes de ses rivaux, mais qu'il faisait preuve d'un grand humour en les commentant. Cet humour n'a pas été perçu par ses disciples, confits en dévotion, qui ont transcrit trop rigidement ses paroles... La discussion qu'il fait de la conception jaïn du karma est passionnante. Je suis d'accord avec vous, dit-il, sur ce qu'est un bon ou un mauvais karma. Mais le karma n'est pas, comme vous le croyez, une sorte de poussière qui recouvre l'âme. C'est un processus dynamique, ni entièrement déterminé, ni entièrement contingent, qui laisse toute sa place à la liberté et à la responsabilité individuelles. Quelle audace, dans l'lnde antique, que d'affirmer que chacun est maître de son destin! N. O. - D'où tenait-il une telle liberté d'esprit? R. Gombrich. - C'était certainement une grande intelligence qui s'était donné beaucoup de mal pour mûrir sa pensée. Autre point crucial: il connaissait l'existence de cultures différentes. Dans les pays du nord-ouest (il s'agit sans doute de la Perse), dit-il, il n'existe que deux états: maître et serviteur, et ces états peuvent s'échanger. C'est sans doute ce qui lui a permis de comprendre que le système des castes, et avec lui toute la vision brahmanique de la société, était une fabrication qui pouvait être contestée. Sa critique sera vraiment radicale: il disqualifie les sacrifices des brahmanes au nom de leur violence, il démolit leur conception de l'âme. Et contre leur prétention à la supériorité, il affirme avec force que les hommes sont égaux. C'est sans doute une des raisons de l'étonnante longévité de son message. (*) « Le Monde du bouddhisme », Thames and Hudson, 2003. source: http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2228/dossier/ a350252-%C2%ABle_bouddha_%C3%A9tait_intelligent_dr%C3%B4le_humain%C2%BB.html Titres Bouddhistes de Nouvelles: Le dimanche 15 février 2008 Le dimanche 16 novembre 2008 Le samedi 27 janvier 2008 |
Pouls de Samsara |
Namo Tassa Bhagavato Arahato Sammāsambuddhassa.
Buddha sāsana.m cira.m ti.t.thatu.